mardi 26 avril 2016

La tragédie classique française

Délaissé au Moyen Âge, ce genre revit, grâce à la Sophonisbe, de l’Italien Trissino, qui est la première des tragédies à respecter la règle des unités.

En France et en Espagne, à l’époque classique, les deux dramaturges les plus importants sont Pierre Corneille et Jean Racine. Quand la pièce de ce dernier, Bérénice, a été critiquée parce qu’elle ne contenait pas de dénouement funeste, Racine a répondu en contestant le traitement "conventionnel" de la tragédie. Corneille pratiquait aussi une tragédie à dénouement non fatal, ou tragi-comédie (dont le chef-d’œuvre demeure Le Cid), genre apprécié dans la première moitié du xviie siècle mais sorti des mœurs du public sous le règne de Louis XIV. À la même époque, Jean-Baptiste Lully met au point avec Philippe Quinault une forme de spectacle hybride, la tragédie en musique ou tragédie lyrique, qui donnera naissance au genre de l’opéra français. La tragédie française classique se devait de respecter la règle des trois unités: de lieu, de temps, et d’action, mais aussi celle de la bienséance (pas de combats ou de sang sur scène - pas de termes pouvant choquer, notamment ceux qui se rapportaient à différentes parties du corps - pas de rapprochements intimes, comme les baisers...), celle de la vraisemblance et celle de la grandeur : les personnages sont des rois, des reines ou en tout cas des personnages de haute lignée.

Ce genre fut d’abord codifié par Aristote et Horace, puis par des doctes du xviie siècle tels que l'abbé d'Aubignac en 1657. Enfin, l’on en retrouve toutes les règles dans l'Art poétique de Boileau.

D’autres auteurs, moins connus aujourd’hui, eurent une grande fortune dans ce genre, considéré comme l’un des plus nobles, Robert Garnier ou Thomas Corneille par exemple.

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